SEAN CHAMBERS: Trouble and Whiskey (2017)

Le Floridien nous revient avec un album râpeux comme du bourbon frelaté et chauffé au soleil du Sud. Dès les premières mesures de « I need your lovin’ », le ton est donné : du bon « Southern swamp-rock » au tempo médium avec des phrasés à la Billy Gibbons et un solo de six-cordes bien envoyé. « Bottle keeps staring at me » donne dans le blues-rock à l’ambiance sudiste avec une slide autoritaire rappelant par moments le jeu de Johnny Winter. Sean Chambers excelle également dans le blues lent en mode mineur dans le style de Gary Moore comme en témoignent « Trouble and whiskey » et son solo hallucinant.Le guitariste propose ensuite un instrumental blues-rock syncopé au tempo moyen avec une gratte délirante et un solo d’orgue balaise (« Travelin’ north »). Il s’attaque au traditionnel « Bullfrog blues », immortalisé par le regretté Rory Gallagher, mais il le fait à sa façon et le tourne en rock à cent à l’heure avec une slide dévastatrice et un bon break de batterie.Il faut aussi mentionner « Sweeter than a honey bee » (un country-rock musclé avec une slide acoustique et un solo de piano), « Handy man » (un blues-rock efficace arrosé par une six-cordes « killer » et marqué par la présence de Jimmy Bennet à la deuxième guitare) et « Be careful with a fool », titre de Riley B. King sur lequel la guitare de Sean se fait tour à tour bluesy, méchante, technique ou expressive à souhait. Il faut se rendre à l’évidence : Sean décoiffe sévèrement avec son instrument diabolique ! On n’en attendait pas moins de lui. Avec ce disque excellent, Sean Chambers fait preuve d’un talent éclatant et prouve une fois de plus que la Floride sera toujours la patrie des musiciens d’exception.

Florida forever !

Olivier aubry